La Banque nationale suisse (BNS) a décidé de maintenir son taux directeur à 0 pour cent lors de son examen de la situation économique et monétaire de septembre, dans la lignée de la décision prise en juin. Selon la banque centrale, la pression inflationniste n'a que peu évolué depuis le deuxième trimestre; l'inflation est chiffrée à 0.2 pour cent en août, dans la cible souhaitée par la BNS. Elle a connu une légère hausse de 0.3 point de pourcentage depuis juin, due à une accélération du renchérissement dans les secteurs du tourisme et des biens importés.
Au préalable, la question du retour des taux d'intérêt négatifs, pratiqués entre 2015 et 2022, s'est posée dans la presse. Le président de la BNS Martin Schlegel a cependant déclaré que la politique monétaire actuelle était déjà suffisamment expansive, et l'introduction de taux négatifs, si elle s'avère nécessaire, ne se ferait pas à la légère. En effet, cela comporterait de nombreuses conséquences négatives, notamment pour les épargnants, les caisses de pension ou les banques, tout en n'ayant qu'un effet limité sur l'attractivité du franc suisse, qui devrait, en tout cas à court terme, continuer à s'apprécier face au dollar (une tendance générale en 2025).
Dans son communiqué de presse, la BNS a mentionné deux risques principaux pour les perspectives économiques de la Suisse, à savoir la politique commerciale américaine et l'évolution de l'économie mondiale. Dans ce contexte, la banque centrale table sur une croissance du PIB comprise entre 1 et 1.5 pour cent pour 2025. A cet égard, elle constate que la croissance a été faible au deuxième trimestre 2025, comparativement au premier trimestre. Ceci s'explique par un effet d'anticipation des droits de douane américains (voir le dossier à ce sujet), notamment de la part de l'industrie pharmaceutique, qui a avancé ses exportations vers les Etats-Unis. Pour 2026, la BNS s'attend à un accroissement d'à peine 1 pour cent. Ces incertitudes pèsent également sur le chômage, dont l'augmentation des derniers mois devrait se poursuivre en 2026.
Enfin, la BNS a surpris les observateurs et observatrice en annonçant qu'elle publiera à l'avenir une synthèse des discussions précédant ses décisions de politique monétaire, à l'image de ce que font déjà depuis des années la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale américaine (Fed).